Consultation sur l'interdiction d'importer des produits en fourrure et sur les déclarations obligatoires pour produits animaux – TIR et trois autres organisations déposent une prise de position conjointe
En avril dernier, le Département fédéral de l'intérieur (DFI) avait ouvert la procédure de consultation concernant la révision de plusieurs ordonnances en matière de protection des animaux. Les modifications prévues visent à introduire une interdiction d’importer de produits en fourrure provenant d'animaux ayant subi de mauvais traitements ainsi qu'une déclaration obligatoire pour les produits à base de foie gras et pour certains produits animaux obtenus à l'étranger par des interventions douloureuses sans anesthésie. Le Zürcher Tierschutz (Protection zurichoise des animaux), Quatre Pattes, la Protection Suisse des Animaux PSA et la Stiftung für das Tier im Recht (TIR ; fondation pour l’animal en droit) ont déposé une prise de position conjointe dans laquelle ils s'expriment en détail sur les modifications prévues des ordonnances.
03.07.2024
Les quatre organisations se réjouissent fortement de l'intention du Conseil fédéral d'interdire l'importation de produits en fourrure provenant d'animaux ayant subi de mauvais traitement. Seule une telle interdiction d'importation permettra d'éviter qu'une demande nationale ne favorise à l'étranger des méthodes de production impliquant le mauvais traitement des animaux qui sont clairement rejetées par la majorité de la population suisse. Selon le projet d'ordonnance, les fourrures pourront désormais être importées en Suisse seulement si elles proviennent de pays qui interdisent légalement les méthodes de production qui maltraitent les animaux ou si elles ont été obtenues dans des exploitations certifiées qui respectent les directives de production correspondantes.
Dans leur prise de position, les quatre organisations mettent toutefois en évidence plusieurs lacunes dans l'interdiction prévue. Du point de vue de la protection des animaux, il est incompréhensible que les fourrures provenant d'animaux chassés à l'aide de pièges à percussion soient exclues de l'interdiction d'importation selon les explications du Conseil fédéral relatives au projet d'ordonnance. A cause de leur mode d'action peu fiable, il n'est pas rare que de tels pièges entraînent une mort lente et douloureuse des animaux. C’est pourquoi leur utilisation doit être clairement considérée comme mauvais traitements des animaux. En outre, ils présentent un risque élevé de mauvaise capture, ce qui les rend également préoccupants du point de vue de la protection des espèces. De plus, il faut également critiquer le fait que, selon les explications du Conseil fédéral, l'interdiction d'importation s'applique concrètement à l'élevage d'animaux à fourrure dans des cages à fond grillagé. Un tel champ d'application serait toutefois trop étroit. La détention d'animaux à fourrure dans des cages étroites sans possibilité d'occupation doit être considérée comme mauvais traitements des animaux même si les cages disposent de sols fixes. Il est vrai qu'actuellement, l'élevage d'animaux à fourrure utilise presque exclusivement des cages à fond grillagé. Néanmoins, il faut veiller à ce que l'interdiction d'importation ne puisse pas être contournée à l’avenir par le simple placement de matériaux solides sur le sol des cages.
En ce qui concerne la déclaration obligatoire prévue pour les aliments d’origine animale importés, il est concrètement prévu d’une part d’indiquer sur la viande de bœuf, de porc, de poulet et de dinde, sur les œufs de poule ainsi que sur les cuisses de grenouilles, que les produits ont été obtenus par des interventions douloureuses sans anesthésie, si certaines pratiques décrites dans l’ordonnance concerné ont été utilisées dans le cadre de la production.
D'autre part, il est prévu d’indiquer sur les produits issus du gavage (par exemple le foie gras) qu'ils proviennent d'oies ou de canards gavés. Dans leur prise de position, les quatre organisations approuvent la déclaration obligatoire comme un pas dans la bonne direction, mais la considèrent comme insuffisante. Selon elles, une interdiction d'importation serait également indiquée pour les produits concernés par la déclaration obligatoire, car les méthodes de production correspondantes doivent être considérées comme mauvais traitement des animaux selon les critères suisses et sont donc interdites dans notre pays. Par ailleurs, le choix des méthodes soumis à la déclaration obligatoire semble arbitraire. Une déclaration complète des pratiques de production de produits d’origine animale, qui sont pertinentes de point de vue de la protection des animaux, serait judicieuse.
Un point faible de la déclaration obligatoire prévue réside en outre dans la répartition de la charge de la preuve. Ainsi, les autorités ne pourront contester l'absence d'étiquetage seulement si elles peuvent prouver que les produits concernés ont effectivement été obtenus par une méthode soumise à la déclaration obligatoire. Pour cela, elles devraient cependant contrôler les entreprises de production situées à l'étranger, ce qui entraînerait d'une part des efforts disproportionnées et d'autre part des difficultés juridiques. Un contrôle sérieux du respect de la déclaration obligatoire serait ainsi largement impossible. Dans leur prise de position, les quatre organisations demandent donc une réglementation selon laquelle la charge de la preuve incombe aux points de vente. Ceux-ci doivent donc apporter la preuve que les produits non-déclarés ont effectivement été obtenus sans les méthodes de mauvais traitement des animaux soumises à la déclaration obligatoire.
Vous trouverez ici la prise de position complète sur les modifications prévues des ordonnances. Dans l'intérêt de la protection des animaux, les quatre organisations espèrent que leurs propositions et suggestions seront prises en compte dans la mesure du possible.
Plus d'information:
- Gemeinsame Stellungnahme der Organisationen Zürcher Tierschutz, Vier Pfoten, Schweizer Tierschutz STS und TIR
- Vernehmlassungsunterlagen
- Tierschutz-Factsheet zur Stellungnahme in Deutsch und Französisch
- Medienmitteilung des Bundesrats vom 10.4.2024: "Pelz- und Stopfleber-Initiative: Bundesrat empfiehlt Ablehnung"
- Kampagnenseite "Stopp Pelz" mit weiteren Informationen rund um das Thema Pelz
- Rüttimann Andreas/Gerritsen Vanessa/Blattner Charlotte, Zulässigkeit von Beschränkungen des Handels mit tierquälerisch hergestellten Pelzprodukten, Schriften zum Tier im Recht, Band 16
- Stohner Nils/Bolliger Gieri, GATT-rechtliche Zulässigkeit von Importverboten für Pelzprodukte, Schriften zum Tier im Recht, Band 4
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